Les poissons migrateurs

Les poissons migrateurs sont des poissons qui doivent se déplacer sur des distances plus ou moins importantes (migration) au cours de leur vie pour accomplir leur cycle biologique (pour naître, grandir, vivre et se reproduire) en différents lieux bien spécifiques.

On parle de montaison lorsque le poisson remonte le cours d’eau vers sa source. On parle de dévalaison lorsque le poisson redescend le cours d’eau jusqu’à la mer.

En France, nous appelons poissons grands migrateurs les espèces amphihalines : une espèce dont une partie du cycle biologique se fait en mer (eau salée) et une autre partie en rivière (eau douce). Des espèces amphihalines emblématiques sont par exemple l’anguille et le saumon. La listes des poissons migrateurs est définies dans l’article R436-44 du Code de l’environnement. S’y trouvent des poissons migrateurs appartenant aux espèces suivantes :

  1. Saumon atlantique (Salmo salar) ;
  2. Grande alose (Alosa alosa) ;
  3. Alose feinte (Alosa fallax) ;
  4. Lamproie marine (Petromyzon marinus) ;
  5. Lamproie fluviatile (Lampetra fluviatilis) ;
  6. Anguille (Anguilla anguilla) ;
  7. Truite de mer (Salmo trutta, f. trutta).

Ces espèces migratrices ont des répartitions variables dans les cours d’eau français. La liste des espèces migratrices présentes dans les cours d’eau français a été fixée par arrêté : Arrêté du 2 janvier 1986 fixant la liste des espèces migratrices présentes dans certains cours d’eau classés au titre de l’article 411 de la loi du 29 juin 1984 sur la pêche en eau douce et la gestion des ressources piscicoles.

Les COGEPOMI et PLAGEPOMI

Les Comités de gestion des poissons migrateurs COGEPOMI sont des instances de concertation consultative à l’échelle des grands bassins fluviaux réunissant l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion des poissons migrateurs (représentants de l’administration et des établissements publics, des différentes catégories de pêcheurs, des collectivités locales, des associations, de l’hydroélectricité…).

Le COGEPOMI élabore et propose au préfet coordonnateur de bassin, président du comité de gestion, le Plan de gestion quinquennal des poissons migrateurs (PlaGePoMi) qui encadre, entre autres, la pêche des espèces considérées.

Les Plans de gestion des poissons migrateurs (PlaGePoMi) fixent pour 5 ans les mesures utiles à la reproduction, au développement, à la conservation et à la circulation des espèces, les plans de soutien d’effectifs ainsi que les conditions d’exercice de la pêche dans leurs bassins respectifs. Ces plans intègrent, entre autres, les déclinaisons locales des plans nationaux de gestion de l’anguille et du saumon.

  • Sur le bassin Adour Garonne, coexistent deux COGEPOMI :
    • Le CoGePoMi Adour et cours d’eau côtiers
    • Le CoGePoMi Garonne, Dordogne, Charente, Seudre et Leyre
  • Sur le bassin Artois Picardie, un seul COGEPOMI Artois Picardie.
  • Sur le bassin Loire-Bretagne, coexistent deux COGEPOMI :
    • le COGEPOMI des cours d’eau bretons présidé par le préfet de la région Bretagne,
    • le COGEPOMI de la Loire, des côtiers vendéens et de la Sèvre Niortaise, présidé par le Préfet de la région Pays de la Loire.
  • Sur le bassin Rhin-Meuse, un seul COGEPOMI Rhin-Meuse.
  • Sur le bassin Rhône-Méditerranée-Corse, un seul COGEPOMI Rhône-Méditerranée. Mais un COGEPOMI spécifique à la Corse devrait être mis en place et qui s’accompagnera de la rédaction d’un PLAGEPOMI.
  • Sur le bassin Seine Normandie, un seul COGEPOMI.

Les associations de gestion des grands migrateurs

Les associations de gestion des grands migrateurs sont des associations « Loi 1901 » dont les missions sont la gestion, la protection et la restauration des stocks de poissons migrateurs. Elles ont été créées dans les années 1990 sous l’impulsion des politiques de restauration des poissons migrateurs.

Ces associations ont des missions multiples, notamment d’apporter une expertise et un appui technique aux gestionnaires et maîtres d’ouvrage, coordonner l’acquisition des données (pêches, station de comptage…), mettre en œuvre et évaluer les programmes d’actions à l’échelle des bassins versants, capitaliser, partager, valoriser et diffuser les connaissances sur les poissons migrateurs, animer la concertation entre les producteurs de données, les usagers, les gestionnaires et les chercheurs, pour la cohérence territoriale et transversale des actions à l’échelle du bassin versant.

Depuis le 1er septembre 2018, le nombre d’associations migrateurs est passé de 10 à 9, la cellule Migrateurs Charente Seudre ayant intégré Migrateurs Garonne Dordogne :